Sébastien ROUX publie «Sang d’encre. Enquête sur la fin de l’adoption internationale» aux éditions Vendemiaire. Lauréat de la promotion 2020, Sébastien Roux est sociologue, chargé de recherche au Cnrs. Il anime à Toulouse le Centre d’anthropologie sociale, une équipe du Laboratoire interdisciplinaire Solidarités sociétés territoires (UMR 5193).
Depuis le milieu des années 2000, le nombre d’enfants adoptés à l’étranger a diminué de près de 90 % en France. Loin de l’attention médiatique, l’adoption internationale disparaît en silence. Après que celle-ci a connu son apogée au début du nouveau millénaire, et alors que des parents souhaitent accueillir des enfants, que des orphelinats sont surpeuplés, comment expliquer ce retournement ?
Des bureaux de services d’aide à l’enfance aux orphelinats d’Éthiopie, de la France à l’Asie, Sébastien Roux a enquêté pendant près de dix ans auprès de travailleurs sociaux, de jeunes adoptés, de parents-candidats, de pédiatres, d’intermédiaires, mais aussi de diplomates ou de membres d’ONG… Bouleversant nos idées reçues, il met au jour les logiques qui semblent faire de l’adoption internationale une pratique condamnée, de façon paradoxale par sa quête de moralisation et son souci constant du bien-être des enfants.
Une plongée tout en nuances dans les coulisses d’un phénomène occulté, révélateur des transformations contemporaines de notre rapport à la parentalité et – à l’heure d’une reconnaissance accrue des formes familiales minoritaires et de la multiplication des possibles technologiques en matière de reproduction – d’une valorisation inattendue de la filiation par le sang.