Matthieu Cimino est chercheur Marie Sklodowska-Curie à l’université d’Oxford (Oriental Institute, St Antony’s College) et associé à l’IREMAM d’Aix-en-Provence (UMR 7310). Docteur en science politique (IEP de Paris, Collège de France, 2013), sa thèse portait sur le contentieux frontalier des fermes de Chebaa, entre le Liban, la Syrie et Israël : à travers cette étude de cas de sociohistoire, il a pu explorer les conditions d’émergence et de légitimation des disputes territoriales, et leurs rôles en tant que vecteur d’affirmation nationaliste.
Dans le cadre du projet « Le retour des frontières », il s’intéresse à l’idéologie spatiale et territoriale des acteurs non-étatiques issus du conflit irakien (2003) et de la révolution syrienne (2011), et tout particulièrement des Kurdes et de Dâ’ish. Comment des groupes comme le PYD ou l’EI représentent-ils la dimension territoriale et frontalière de leur projet politique ? Quelles stratégies ces acteurs déploient-ils afin de conceptualiser, donner forme, légitimer et parallèlement diffuser leur vision du monde ?
Plus largement, ce projet – qui s’inscrit dans une recherche globale sur l’histoire des frontières syriennes – entend discuter, au Moyen-Orient, la pertinence des concepts d’État-nation, d’espace, de territoires et de frontières.