Marion Aballéa est agrégée d’histoire et maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Strasbourg (Institut d’études politiques). Membre de l’Unité mixte de recherches Dynamiques Européennes, elle est spécialiste de l’histoire des relations internationales, du milieu du XIXe au début du XXIe siècle.
Ses premiers travaux, initiés notamment dans le cadre d’une thèse de doctorat portant sur l’ambassade de France à Berlin entre 1871 et 1933, l’ont amenée à se pencher sur la relation franco-allemande au sein des équilibres européens d’une part, sur le rôle des diplomates dans la relation, la représentation et la perception de l’autre d’autre part. Elle a par la suite travaillé sur l’immersion des représentations diplomatiques à l’étranger et sur leurs contacts quotidiens avec leurs sociétés d’accueil, notamment face au phénomène croissant de sécurisation des ambassades depuis la fin du XIXe siècle.
S’appuyant sur la familiarité de l’historienne avec les archives diplomatiques, ses travaux actuels portent sur l’affirmation de la pandémie de VIH-sida comme un enjeu diplomatique mondial dans les deux dernières décennies du XXe siècle. Profitant de l’ouverture récente des archives pour la période considérée (délais de communication de 25 ou 30 ans dans la plupart des pays et des organisations internationales), ce travail cherche à analyser les réactions, à l’heure où le monde bipolaire s’effondre, d’une « communauté internationale » élargie à de nouveaux acteurs, divisée entre réflexes de repli et nécessaire coopération – si ce n’est solidarité – face à l’épidémie.