Les mutations du travail
Digitalisation, robotique, travail en réseau, industrialisation des services, ubérisation, gestion par les instruments, néo-management… Ces notions et beaucoup d’autres évoquent les multiples visages des mutations du travail. Tout se passe comme si le travail encadré par les métiers et les qualifications, par une organisation du travail stable, par un contrat salarial solide et par un système de relations professionnelles établi, était en train de disparaître au profit de nouvelles formes de travail et d’emploi, comme si les figures centrales de la grande industrie et de l’organisation bureaucratique étaient désormais en voie de disparition. Bien souvent, cette mutation est associée à une dégradation des conditions de travail dénoncées par des mobilisations et de très nombreuses enquêtes mettant en lumière le stress et la souffrance au travail, la fin des communautés de travail, la précarisation généralisée, l’éclatement des univers professionnels et les clivages du marché du travail entre ceux qui ont une place dans ce nouveau monde et ceux qui n’en trouvent pas, entre ceux dont le travail s’enrichit et ceux dont le travail se dégrade.