Que manger ?
Que manger ?
Pratiques, normes et conflits alimentaires
De multiples normes déterminent ce que nous mangeons et comment nous le mangeons : cette « normalisation alimentaire » va de la production à la consommation ; ses acteurs peuvent être des organisations internationales, des Etats, des acteurs économiques, des médecins, mais aussi des politiques, des religieux, des organisations non-gouvernementales, des media.
Leurs prescriptions modèlent nos pratiques alimentaires et les soumettent à des injonctions contradictoires ; pratiques et normes entrent ainsi dans des conflits nouveaux. La domination apparente de l’impératif sanitaire dans les normes juridiques s’accompagne d’une épidémie mondiale d’obésité qu’Etats et médecins peinent à enrayer. Les grandes marques alimentaires sont devenues universelles, tandis que la défense de la reconnaissance de toutes sortes d’appellations d’origine vise au contraire à relocaliser la production, et que de nombreux mouvements militent pour le « manger local ».
L’unification apparente des modes de vie va de pair avec la reconnaissance croissante des choix individuels et collectifs en matière alimentaire : des régimes sans gluten ou végétariens / végétaliens à l’alimentation casher ou hallal, que restera-t-il demain de commun aux repas pris en commun, que concurrence l’individualisation croissante de l’alimentation ?