Ville et logement
Dynamiques des inégalités spatiales et politiques publiques
La ville mêle de façon paradoxale l’urbanité et la ségrégation, l’ouverture et l’entre-soi. De multiples dynamiques la travaillent : loi du marché foncier, tendances à la spécialisation des quartiers, réseaux de solidarité, effets de voisinage, agrégation des préférences et des évitements individuels, retombées asymétriques de la mixité sociale, décohabitation croissante des individus, effets durables des politiques anciennes d’équipement, comportements de stigmatisation et de discrimination, mais aussi mobilité résidentielle liée au cycle de vie… Un premier objectif de l’appel à propositions est de mieux saisir l’effet de ces mécanismes sur la formation et l’évolution des inégalités spatiales.
Face à ces inégalités, l’action publique a multiplié les programmes : logement social, rénovation urbaine, réseaux de transports, politique de maintien à domicile, coopération inter-communale, zones d’éducation prioritaire, zones franches urbaines, droit au logement opposable, projets de péréquation territoriale, traitement territorial des inégalités ethniques… Mais tout cela avec quelle cohérence et quel succès ? Par quelles méthodes évaluer ces politiques ? Et d’abord, comment les qualifier ? Sont-elles en prise avec la dynamique complexe des inégalités ?
À quoi s’ajoutent deux questions : dans quelle mesure les méthodes d’action utilisées en France pourraient-elles s’inspirer des expériences étrangères, et en quoi la crise économique actuelle modifie-t-elle la donne ?
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La Fondation pour les sciences sociales met en place douze bourses d’appui de 2500 euros chacune pour les auteurs d’un article inédit dans ce domaine de recherche.
Toutes les sciences sociales sont a priori concernées : économie, sociologie, histoire, géographie, études urbaines, science politique, droit, philosophie politique…
Les bourses s’adressent aux chercheurs ou enseignants-chercheurs en début ou milieu de carrière. Sont éligibles les personnes de toute nationalité et tout statut, rattachées à des institutions de recherche françaises (même si elles exercent à l’étranger), ayant moins de 50 ans (nées après le 30 septembre 1963) et titulaires d’une thèse soutenue depuis un an au moins (avant le 31 octobre 2012).
Nourries de données, menées selon des méthodes innovantes, les contributions devront être publiables dans des revues scientifiques. Parallèlement, une version destinée à un plus large public sera présentée à l’automne 2014 lors de la « Journée des sciences sociales », avec l’appui éditorial de la Fondation. L’événement sera précédé de plusieurs réunions, où les lauréats seront invités à discuter leur projet d’article et à se former à la prise de parole.
Suite à l’appel du 1er novembre, nous avons reçu 40 candidatures, dont 39 éligibles.
La sélection des douze lauréats a eu lieu par la direction scientifique et le conseil scientifique de la Fondation, retrouvez le nom des heureux nominés : Voir ici