Malgré les espoirs nourris par les démocraties après la seconde guerre mondiale, malgré la tentative de construire un ordre international fondé sur le multilatéralisme, et malgré la dissuasion nucléaire, la guerre ne cesse de couver, de se rallumer ou de flamber en de multiples points du monde. L’Europe occidentale, où une génération entière a vécu sans connaître la guerre, se voit forcée de constater que cette dernière n’a pas disparu de l’histoire. Au contraire, dans un monde devenu multipolaire, dominé par le jeu politique entre les Etats-Unis, la Russie, la Chine et l’Europe, de nombreux pays se remilitarisent et la conflictualité internationale, Etat contre Etat, se renouvelle.
Puisque l’éventualité de la guerre s’impose de nouveau dans l’horizon des Européens, le présent appel à contributions sollicite les éclairages de toutes les sciences sociales permettant d’appliquer ou de renouveler les outils de compréhension de cet objet.
Champ de l’appel
A l’évidence, c’est sur la toile de fond de la guerre en Ukraine, ainsi que des autres foyers de guerre, que se présente cet appel à projets. Pour autant, ce dernier ne sollicite pas particulièrement les contributions portant sur ce contexte, mais vise plutôt des réflexions reflétant une problématique générale dont les conflits en cours pourraient servir d’illustration.
L’objet de cet appel – la guerre – étant déjà très large, le concept de guerre doit être entendu au sens strict, comme portant sur le conflit armé entre plusieurs nations, à l’exclusion des guerres civiles, du terrorisme ainsi que des luttes d’influence non associées à la violence physique. Il ne porte donc pas sur les guerres purement informationnelles ou économiques par exemple, tant que ces dernières ne sont pas partie prenante d’une guerre au sens classique. Il exclut également la « sortie de guerre » au sens des suites et séquelles de la guerre sur la société une fois la paix rétablie (réconciliation, etc.). On s’intéresse donc à la nature de la guerre telle que définie par Clausewitz : un acte de violence physique destiné à contraindre l’adversaire à notre volonté.
Le présent appel à contributions scientifiques s’adresse aux enseignants-chercheurs, chercheurs et post-doctorants en début ou milieu de carrière, de toutes les disciplines des sciences sociales au sens large. Sont éligibles les personnes de toute nationalité et tout statut, rattachées à des institutions de recherche françaises (même si elles exercent à l’étranger) ou européennes et titulaires d’une thèse de doctorat.
Les candidats sont invités à proposer des thèmes de recherche sans se limiter à ceux évoqués dans cet appel. Le thème proposé se prête à diverses approches et présente des enjeux pour les sciences politiques, l’économie, les sciences cognitives, la psychologie, le droit, l’anthropologie, la démographie, la sociologie, l’histoire et les études littéraires. Toutes ces disciplines sont invitées à éclairer ce thème selon leurs propres méthodes – théoriques ou empiriques – et leurs problématiques spécifiques.
Les candidats sélectionnés recevront un prix de 2500 euros.
Les contributions devront être déposées auprès de revues à comité de lecture. Parallèlement, une version destinée à un plus large public sera présentée en novembre 2023 lors de la 11ème Journée des Sciences Sociales et fera également l’objet d’une publication en langue française dans l’ouvrage collectif de la Fondation. L’évènement sera précédé de trois journées de travail au cours desquelles les lauréats seront invités à discuter de leur projet d’article et à se former à la prise de parole.
Vous pouvez poser votre propre candidature en soumettant par voie électronique un projet d’une page (cliquez ici pour télécharger le formulaire).
La liste des chercheurs sélectionnés sera communiquée dans les prochaines jours.