Nous vous invitons à découvrir, ou redécouvrir, l’article « La confiance, une denrée en voie de disparition » de notre partenaire Le Monde rédigé par Anne Chemin suite à la journée des sciences sociales 2019 sur le thème « Crises de confiance ? » et dont voici un extrait :
A la confiance de proximité qui régissait les groupes fermés a succédé une confiance plus abstraite dans les institutions. Cette évolution nourrit un sentiment d’inquiétude, notamment en France.
C’est une force à la fois discrète et mystérieuse, un signe de foi dans l’avenir, un ingrédient indispensable de la vie sociale : quand la confiance irrigue une communauté, elle la protège des tourments. Sans confiance, les citoyens se garderaient bien de déposer leurs avoirs dans une banque, ils ne confieraient pas le destin politique de leur pays à des élus, ils ne se tourneraient pas vers des magistrats pour obtenir justice, ils ne s’en remettraient pas à leur médecin pour conserver une bonne santé. « Faire confiance, c’est parier, dans un monde incertain, qu’autrui aura un comportement coopératif », résume Claudia Senik, directrice scientifique de la Fondation pour les sciences sociales (FSS).
Dès le début du XXe siècle, les sciences humaines s’intéressent de près à cette « institution invisible », selon le mot du prix Nobel d’économie 1972 Kenneth Arrow, qui a le pouvoir de nourrir et d’étayer la sociabilité humaine.
« Sans la confiance des hommes les uns envers les autres, la société tout entière se disloquerait, écrivait ainsi, dès 1900, Georg Simmel, l’un des premiers sociologues à avoir consacré ses travaux à la confiance. Rares sont en effet les relations uniquement fondées sur ce que chacun sait de façon démontrable de l’autre, et rares celles qui dureraient un tant soit peu si la foi n’était pas aussi forte, et souvent même plus forte que les preuves rationnelles. »
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