Que manger ?
Pratiques, normes et conflits alimentaires
De multiples normes déterminent ce que nous mangeons et comment nous le mangeons : cette « normalisation alimentaire » va de la production à la consommation ; ses acteurs peuvent être des organisations internationales, des Etats, des acteurs économiques, des médecins, mais aussi des politiques, des religieux, des organisations non-gouvernementales, des media.
Leurs prescriptions modèlent nos pratiques alimentaires et les soumettent à des injonctions contradictoires ; pratiques et normes entrent ainsi dans des conflits nouveaux. La domination apparente de l’impératif sanitaire dans les normes juridiques s’accompagne d’une épidémie mondiale d’obésité qu’Etats et médecins peinent à enrayer. Les grandes marques alimentaires sont devenues universelles, tandis que la défense de la reconnaissance de toutes sortes d’appellations d’origine vise au contraire à relocaliser la production, et que de nombreux mouvements militent pour le « manger local ».
L’unification apparente des modes de vie va de pair avec la reconnaissance croissante des choix individuels et collectifs en matière alimentaire : des régimes sans gluten ou végétariens / végétaliens à l’alimentation casher ou hallal, que restera-t-il demain de commun aux repas pris en commun, que concurrence l’individualisation croissante de l’alimentation ?
La Fondation pour les sciences sociales met en place douze bourses d’appui de 2.500 € chacune pour les auteurs d’un article inédit dans ce domaine de recherche.
Toutes les sciences sociales sont a priori concernées : économie, sociologie, histoire, géographie, science politique, droit, philosophie politique, ethnologie, anthropologie…
Les bourses s’adressent aux chercheurs ou enseignants en début ou milieu de carrière. Sont éligibles les personnes de toute nationalité et tout statut, rattachées à des institutions de recherche françaises (même si elles exercent à l’étranger), ayant moins de 50 ans (nées après le 15 juillet 1965) et titulaires d’une thèse de doctorat soutenue depuis un an au moins (avant le 15 juillet 2014).
Nourries de données, menées selon des méthodes innovantes, les contributions devront être déposées auprès de revues à comité de lecture. Parallèlement, une version destinée à un plus large public sera présentée en décembre 2016 lors de la quatrième journée des sciences sociales. L’évènement sera précédé de trois journées de travail au cours desquelles les lauréats seront invités à discuter de leur projet d’article et à se former à la prise de parole.
Vous retrouvez bientôt les biographies et photos des lauréats de la session 2016.