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Appel à candidatures pour la journée pour les sciences sociales 2019

La confiance est la vertu élémentaire de toute vie sociale. Sans confiance, les conduites des autres seraient imprévisibles et dangereuses, alors que la confiance permet d’anticiper les actions et les réactions de nos semblables. La confiance est réciproque ; nous avons confiance dans les autres parce qu’ils ont confiance en nous et que leur confiance nous lie à eux. La confiance étend les relations dans le temps des engagements, des promesses et des paroles tenues. La confiance dit ce que nous devons aux autres et ce que nous pouvons en attendre. C’est par la confiance que la vie sociale se déroule de manière généralement fluide et pacifique, sans que nous ayons à recourir sans cesse aux armes et aux tribunaux. Cette confiance de base va sans dire.

Pourtant, l’établissement de la confiance repose sur des dispositifs culturels, sociaux et institutionnels. Nous avons confiance dans des professionnels, comme les médecins ou les pilotes, parce que nous avons confiance dans des institutions médicales et techniques et, plus largement, dans la science et dans les déontologies professionnelles. Nous avons confiance dans les techniques et dans la science, parce que nous en voyons des effets pratiques, mais aussi parce que nous avons confiance en la Raison. Nous avons confiance dans la monnaie tant que les dettes sont remboursées, que l’inflation est modérée et qu’il n’y pas de crise aiguë. Nous avons confiance dans les institutions démocratiques parce que nous adhérons à des procédures et à des valeurs particulières. Nous avons confiance parce que nous savons que la loi oblige à tenir ses engagements sans qu’il soit toujours nécessaire de porter plainte. Nous avons confiance dans ceux que nous ne connaissons pas parce que nous supposons qu’ils croient aux mêmes normes, aux mêmes valeurs, et que nous sommes liés dès lors par un contrat de confiance implicite. En définitive, bien que la confiance semble être une attitude spontanée, elle est établie par l’emboîtement de dispositifs institutionnels, culturels, économiques, juridiques, politiques, techniques et, souvent même, imaginaires et religieux.

Il est possible d’évoquer quelques thèmes sans limiter l’imagination des chercheurs intéressés par cette question (voir le projet scientifique).

Le but de cet appel est de mobiliser les chercheurs – post-doctorants, chercheurs et enseignants-chercheurs… – qui travaillent sur ce thème et sur d’autres qui s’en rapprochent. Les projets susceptibles d’être retenus associeront des recherches empiriques de qualité à des problématiques relativement ouvertes et générales. Ces projets ne sont pas réservés au cas de la France, ils peuvent embrasser des aires culturelles et des sociétés différentes.

L’étude de la confiance concerne toutes les disciplines des sciences sociales. L’histoire et l’anthropologie peuvent permettre de comparer diverses formes de confiance et de défiance. Le Droit est évidemment convoqué par le respect des engagements pris et des règles communes. La place de la confiance dans les relations économiques est un enjeu essentiel. La sociologie est mise à l’épreuve par l’analyse du rôle de la confiance dans toutes les sphères de la vie sociale : au travail, dans la famille, à l’école, dans les mouvements sociaux et religieux, dans la ville, dans le monde scientifique… La science politique est aussi concernée par l’analyse des mouvements, des opinions et des institutions. Avec les mutations des technologies de l’information et de la communication, les sciences de la communication sont aussi mobilisées par les problèmes de confiance. Toutes les disciplines des sciences sociales sont invitées à éclairer ce thème qui embrasse la totalité de la vie des sociétés et peut se décliner en de multiples questions et objets.

Les bourses s’adressent aux chercheurs ou enseignants en début ou milieu de carrière. Sont éligibles les personnes de toute nationalité et tout statut, rattachées à des institutions de recherche françaises (même si elles exercent à l’étranger) ou européennes et titulaires d’une thèse de doctorat.

Nourries de données, menées selon des méthodes innovantes, les contributions devront être déposées auprès de revues à comité de lecture. Parallèlement, une version destinée à un plus large public sera présentée en novembre 2019 lors de la 7ème  Journée des Sciences Sociales et fera également l’objet d’une publication dans l’ouvrage collectif de la Fondation. L’évènement sera précédé de trois journées de travail au cours desquelles les lauréats seront invités à discuter de leur projet d’article et à se former à la prise de parole.

 

Pour en savoir plus sur notre démarche, téléchargez le projet scientifique  en cliquant ici
Les inscriptions sont à présent clôturées.
Vous retrouvez bientôt les biographies et photos des lauréats de la session 2018.

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